Brevo : de Start‑up à licorne de la French Tech
Brevo a opéré un tournant stratégique. En 2023, Sendinblue redevient Brevo, pour mieux incarner son élargissement d’offre, passant de l’e-mail marketing à un CRM multi‑canal complet. Le 4 décembre 2025, la société a bouclé une levée de fonds de 500 millions d’euros.
Cette levée conduit à une valorisation supérieure au milliard d’euros, officialisant son entrée dans le cercle des licornes de la French Tech.
D’après la presse, la levée implique deux investisseurs internationaux majeurs, General Atlantic et Oakley Capital, tandis que les investisseurs historiques, notamment Bpifrance et Bridgepoint, restent à bord. Le pari : consolider le rôle de Brevo comme acteur majeur global du CRM, dans l’esprit d’un « Salesforce européen »
Un moteur de croissance: chiffres et stratégie
Déjà avant la levée, Brevo affichait des résultats solides. En 2024, le revenu récurrent annuel (ARR) de l’entreprise s’élevait à 179 millions d’euros, en hausse de 32 % par rapport à l’année précédente. La part de l’activité hors de France représentait 70 % du chiffre d’affaires, avec notamment 15 % réalisés aux États‑Unis et 15 % en Allemagne. La montée en puissance de l’offre « Enterprise » (grands comptes / mid-market) constitue un levier majeur : cette offre croît deux fois plus vite que le reste du groupe et représente désormais un quart de l’activité globale.
Par ailleurs, Brevo investit dans l’intelligence artificielle via le lancement d’un laboratoire, le « Brevo AI Lab », budgété à 50 millions d’euros sur cinq ans. Objectif : développer des agents IA pour offrir une personnalisation poussée du marketing, tout en garantissant conformité RGPD (règlement général sur la protection des données). Cette stratégie vise à asseoir la position de l’entreprise sur le marché du CRM (gestion de la relation client) moderne, avec une offre combinant automatisation, segmentation, multi‑canal, et intelligence client.
Retombées pour Brevo, rayonnement pour la France
Pour Brevo, ce nouveau statut de licorne ouvre plusieurs perspectives. Le capital frais va permettre d’accélérer le développement international — notamment aux États‑Unis — et d’investir dans l’IA, un différenciateur clé sur un marché concurrentiel. Grâce à la levée, la société entend se positionner comme un concurrent sérieux des géants du CRM mondial.
Plus largement, la montée de Brevo témoigne du dynamisme de la French Tech, même en période de repli des levées dans la tech européenne. Dans un écosystème en quête de succès visibles, cette réussite contribue à la crédibilité de la France comme terre d’innovation, capable de faire émerger des entreprises capables de rivaliser à l’échelle mondiale.
Pour les clients — PME, ETI, grands comptes —, l’arrivée d’un acteur français de cette ampleur peut offrir une alternative crédible aux solutions anglo‑saxonnes, potentiellement plus adaptée au contexte européen (RGPD, langue, marché).
Enfin, pour l’écosystème startup, cette levée pourrait redonner de la confiance aux investisseurs et encourager d’autres projets. Une licence de plus pour la French Tech, un signal positif dans un secteur chahuté.